Tout commence par une nuit sombre et lugubre dans les rues de Morlaix. Un crachin fait crépiter le feu sur le sable humide. Et brusquement ... un meurtre !
Le décor est posé. Nous sommes devant Polar, une production de la compagnie Bilbobasso. Une patronne, un contrebassiste, un bandit de haut vol et deux femmes fatales évoluent sur une trame de film de gangster des années 30 et de tango argentin violent et langoureux. Retour dans les dernières 24 heures de cette femme décédée. Les danseurs évoluent sur une chanson jazz magnifiquement chanté par Yohanna Biojout, accompagnée à la contrebasse et au piano par Hervé Perrin et Catherine Roy. Un cambriolage se prépare, déchirée par le départ de son amant, la belle vêtue de rouge se languit et s'inquiète.
Nous voilà dans la salle des coffres, les deux complices usent d'explosifs pour ouvrir le coffre. Rien n'y fait. La salle des coffres est en feu, et les deux femmes fatales sortent les gros moyens. Dans une danse incandescente la dynamite tournoie entre les comédiens. In extremis, ils la fourrent dans le coffre, Et BAM ! Le coffre explose, les billets de banque tournoient, s'enflamment et tout ce petit monde saute, se bat pour le butin. Une course véhémente débute alors dans un tango entrecroisé et sensuel où, entre les flammes, les cœurs se brisent et se déchaînent. Les flammes jaillissent du sol et les braises virevoltent. La patronne du cabaret à l'accordéon guide cette horde indisciplinée. C'est un désastre, l'aube est aux portes de la nuit et la belle au sol, pleurée par son contrebassiste s'éteint. Envoutant tango, on veut que la flamme se rallume !
Texte : Loeïza Renaut.