FAR 2008, Festival de théâtre de rue en Bretagne

Toutes les compagnies Ronan Tablantec, Amoros et Augustin, Générik Vapeur, 1 watt, Les Femmes à Barbe, Makadam Kanibal, O.p.U.S / La Cie du Fil, Les Kag, Qualité street, Tuchenn, Pied en sol, Sham, V.O. compagnie, Deabru Beltzak, Cie ActeCorp, Le Hublot, Cie du Deuxième, Eostiged Ar Stangala, Volubilis, Schpouki Rolls, Banc Public, Patrice Langlois.

Tous les jours Lundi 4, Mardi 5, Mercredi 6, Jeudi 7, Vendredi 8 | Toutes les Vidéos

Compagnie Makadam Kanibal « Gavalo Kanibal »

La corrosive résurrection d’un petit cirque sans chapiteau

C’est l’histoire d’un commis gitan transi d’amour pour sa belle effarouchée. Pour conquérir son cœur et gagner son estime, il va devoir accepter de faire l’impossible.

Dotés d’une vieille roulotte érodée par le temps et d’une moto bécane au moteur encrassé, les deux circassiens sans chapiteau vont nous entraîner dans leur univers surréaliste et nostalgique. Le décor sonore nous transporte dans un univers intemporel et décalé avec les notes lancinantes d’une scie musicale sur fond de gémissements canins.

Malgré son air peu commode et son imposante carrure peuplée de nombreux tatouages, ce gavalo se dévoile vite en nounours serviable et en bête de foire à l’occasion. Quant à la belle qu’il convoite, elle se montre sans complexe, autoritaire, vénale et manipulatrice. Ce n’est pas qu’elle méprise son homme, on devine même qu’au fond, elle l’aime et que c’est l’âpreté de la vie qui l’a forgée ainsi. Endossant aisément le rôle du bourreau, elle va l’entraîner dans d’effroyables numéros malgré les réticences du malheureux.
De son amour pour elle, il en paiera le prix fort, acceptant de céder ses fesses comme cible d’un lancer de seringue et d’une agrafeuse... Ainsi il enchaînera toute une série de numéros aussi ragoûtants les uns que les autres.

Gavalo Kanibal réussit à nous plonger dans un univers d’antan où les gitans de cirque épataient la galerie de leurs numéros forains. Il fait appel à la mémoire collective, celle des films des années 30 du cinéaste Tod Browning, réalisateur de Freaks et de L’inconnu, deux chefs d’œuvres respectivement centrés sur l’histoire d’un cirque avec ses monstres forains et ses numéros sensationnels. Le point commun des deux films est l’amour inconditionnel d’un homme (l’un est un nain, l’autre se fait amputer les bras par amour) pour une belle femme indifférente à son égard, et la fatalité de leur tragique destin...