FAR de Morlaix - Festival Arts de la Rue édition 2007

Les Alama’s Givrés - Le Pic de Hubbert

Une leçon comique sur l’écologie et la connerie humaine

Sur une scène circulaire, la famille Baratin et son manège d’aventures, décrète que le monde ne tourne plus rond. Son objectif ? Sauver l’humanité ! Si ce n’est que cela...Nous sommes dans autre une époque : les réserves d’énergie sont totalement épuisées et il n’y a donc plus de gasoil sur terre ! Enfin presque... Il reste tout juste un litre caché dans les réserves des forces de l’ordre. Mais celui-ci vient d’être dérobé par un homme qui passant sur scène à toute vitesse est traqué par la patrouille Aéro-pédestre. Cette patrouille dirigée par le Sergent Mac Comique assisté de son larbin, est au cœur de l’intrigue et va passer son temps à débusquer le coupable.

Dès lors, la mise en scène complètement décalée et parodique nous met dans le bain. Nous sommes partis pour une cavale d’une heure afin de découvrir qui a dérobé le dernier litre d’essence de la planète.

Mais afin de comprendre ce qui a amené l’homme à évoluer jusqu’à l’épuisement des réserves d’énergie, le spectacle est entrecoupé de leçons de « vulgarisation scientifique » données par un duo de chercheurs en blouse blanche complètement loufoques.

Afin d’illustrer la gravité de l’absence de gasoil sur terre, tout un tas d’engins de substitution dignes d’un savant bricolage est mis en scène avec des passages de vies ordinaires. Par exemple, un homme essaie un nouveau véhicule dans l’éventualité de l’acheter. Ce véhicule est en réalité un bidon dont la fonction antérieure était le stockage du pétrole ! Il arrive sur scène en marchant sur le bidon, le faisant ainsi rouler. Une fois arrivé au centre de la scène, c’est avec surprise que l’on voit sa femme sortir de l’auto-bidon, très contente du confort procuré ! On découvrira aussi d’autres inventions, aussi farfelues les une que les autres : l’avion au moteur à ressorts, le paquebot sur planche à roues, le marteau propulsion...

L’univers décalé et l’imagination suscitée autour des moyens de transport présentés tout au long du spectacle fait bien sourire le spectateur qui en arrive tout de même à se poser une question : Mais c’est vrai ça, qu’est ce qu’on ferait s’il n’y avait plus de carburant pour alimenter nos machines ?
C’est là en effet que réside la richesse de ce spectacle, dans sa capacité à mettre en scène de façon caricaturée et décalée un thème de société dont la gravité intéresse principalement une poignée d’hommes.

À tout moment du spectacle, une question revient. Mais qu’est devenu ce dernier litre de pétrole ??? L’enquête continue et l’on voit le Sergent Mac Comic arriver dans un avion maintenu dans les airs par un socle. Ce vieux coucou est censé voler à l’aide de son moteur à ressorts. Mais cet idiot de Mac Comic appuie évidemment sur le bouton rouge auquel il ne faut surtout pas toucher, le décollage échoue et il se retrouve la tête à l’envers !
Gags, parodies, et retournements de situation aliment l’histoire jusqu’au moment où le Sergent Mac Comic est dégradé par ses supérieurs, accusé d’incompétence notoire. Il est muté à la Brigade des Canards Flottants dont le travail consiste à pousser des paquebots, le corps coincé dans une bouée...C’est la catastrophe !

Peu importe, à la fin, le coupable nous est livré sur un plateau. Il s’agit en fait de la famille Baratin elle-même. Un de ses membres a dérobé ce dernier litre juste pour le plaisir de faire ronfler le moteur de sa moto et de faire déraper son pneu arrière sur un socle métallique qui la fait tourner sur elle-même. Cela fait un bruit incroyable, une fumée et une odeur de caoutchouc brûlé envahissent désagréablement nos narines ! En l’espace d’une minute, le litre de gasoil est totalement consommé et voilà la dernière phrase de la famille Baratin : « Voilà, maintenant y’en a plus ! ». Tout ça pour ça... La morale de l’histoire ? Si un jour il n’y a plus de carburants, vous avez intérêt à avoir l’âme d’un bricoleur !

Texte : Carole Michel