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Manipulés à vue sur la technique du fil, à même le sol dans un cercle de farine qui symbolise la terre, deux petits personnages de bois découvrent le monde sur fond de musique ancestrale. Finement taillées dans des pièces de bois et articulées de toutes parts, les marionnettes prennent vie de façon si personnelle et précise dans leurs gestes primitifs que l’on ne peut que suivre avec attention et avec émotion la petite histoire.
Le premier personnage, qui se réveille et découvre de tous ses sens ce qui l’entoure, sent la terre, tâte le sol de ses petites mains, scrute l’horizon et de façon instinctive va aller boire de l’eau et se réfugier auprès du petit feu de bois avant de s’endormir. Ensuite, un deuxième personnage va le rejoindre et s’étendre auprès de lui. Ils semblent nus et innocents.... Au fur et à mesure, lorsqu’un troisième homme à l’accoutrement excentrique entre en scène, on imagine la suite puisque c’est l’histoire de l’origine de l’homme et de son évolution ....
À la fin du spectacle, une marionnette incarnant le personnage d’un vieil Indien prend la parole pour clore l’histoire : « ce ne sont pas nos ancêtres qui nous ont légué cette terre, ce sont nos enfants qui nous la prêtent.... Alors prenons en grand soin car il n’est pas sûr que nous puissions en avoir une autre.... ».Alex Bovet nous laisse admiratifs devant sa façon de manipuler ses personnages. Extrêmement concentré sur leur articulation et sincère dans la vie qu’il leur transmet, il rend ses marionnettes sensuelles, poétiques, sensibles, touchantes et bien vivantes. Devant un public d’enfants très attentifs et d’adultes séduits, il a certainement réussi ce pour quoi il se bat depuis si longtemps : pratiquer son art dans la rue et à travers celui-ci, transmettre des valeurs et un message de respect et d’union.
Texte : Carole Michel
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