Tony Clifton Circus - Rubbish Rabbit
Pamphlet pour la vie et contre le vide, du Tony Clifton Circus
Mis en ligne samedi 8 août | 17h09
Les quatre énergumènes du Tony Clifton Circus ne chicanent pas. Les premiers mots, en guise d'introduction, présentent leur spectacle, Rubbish Rabbit, comme « amical, familial et... pornographique ». Et afin que rien ne soit logique, ils commencent par se rhabiller. Voilà le décors est planté. Mais quel décors en fait? Leur show ressemble à un grand tohu-bohu prônant le chaos, le bruit et la destruction totale. Leur argumentaire : ils vont exprimer ce que tout enfant aimerait faire durant son âge tendre. Où plutôt ce que tout enfant ferait sans la présence castratrice des parents. Cette explication de texte, presque pamphlétaire, se poursuit pendant plusieurs minutes durant lesquelles le public, un peu hagard, se demande à quelle sauce il va être dévoré. Puis d'un coup, le spectacle s'emballe. Avec des yeux de plus en plus ébahis, les spectateurs assistent tour à tour au passage à tabac (voire plus...) d'un lapin géant, à plusieurs jets d'assiettes en porcelaine (sur eux-même) ou encore à des jongleries dangereuses et non maîtrisées de la part des clowns. Tout cela en guise d'amuse-gueule évidemment.
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Car le spectacle prend un sens plus engagé cependant qu'il évolue. Les artistes tentent de nous interpeller sur la vacuité de nos existences, utilisant pour ce faire des métaphores primaires. Et l'humour primaire, c'est justement la base de l'œuvre du Tony Clifton Circus. Ils nous expliquent ainsi la naissance, la vie puis la mort d'un ballon de baudruche, sans omettre de souligner à l'encre rouge, son caractère ennuyeux, répétitif et vide de sens. D'aucuns y verront certaines similitudes avec le bipède que nous sommes. Puis, après s'en être pris à leur congénères, ces clowns honteux mais clairvoyant s'en prennent à un symbole de l'enfance consommatrice et stéréotypée : la Barbie! Elle souffre. Mais de manière pédagogique, puisque le but est de nous prouver que « nous sommes tous pareils à l'intérieur ». Et tous différents, à la sortie du spectacle. Car, croyez-moi, l'on est immanquablement changé après une de leur séance d'électrochocs comiques et extrêmes.
Texte : Martin Jarry
Photos :
Julien Mazé
Diaporama (4 photos)
