Le journal de Lundi 4 et Mardi 5
Il est 20h30 à la plage du Kelenn à Carantec, le public afflue progressivement dans ce cadre enchanteur face à la mer.
Cette année, comme vous pouvez le constater, l’ouverture officielle du festival s’est expatriée à 18 Km au Nord de Morlaix pour une raison hautement symbolique : c’est ici que le Mai des Arts s’est clôturé, c’est donc ici aussi que le FAR commencera !
Alors que le public s’était installé face à la mer en attendant le début des festivités, les fameux 3 coups ont retenti dans les oreilles désormais préparées pour ce qui allait suivre...
Au loin derrière les fourrés, on entend des cornemuses s’échauffer durant quelques minutes… C’est alors que quatre messieurs en habits traditionnels bretons arrivent et entonnent un air de musique. Ce sont quatre sonneurs du Bagad de Saint Pol : deux cornemuses et deux bombardes. Durant une trentaine de minutes, ils ensorcellent la plage de leurs sons lancinants, rappelant la force et la profondeur des traditions musicales bretonnes.
Après avoir été ovationnés, les 4 sonneurs laissent place au discours d’ouverture de Claude Morizur co-directeur du Fourneau avec Michèle Bosseur.
Lui même impatient d’assister au show de Sébastien Barrier alias Ronan Tablantec, Claude ne s’attarde pas sur ses propos et clame avec entrain « Place au spectacle ! ». Effectivement, Tablantec entame la causette sur les flots depuis l’annexe du Face au Soleil. Accompagné d’un feu d’artifice volontairement raté, il se fait une joie de commenter le désastre depuis son bateau. Le spectacle a bel et bien commencé !
Une fois arrivé à terre, il commente son rocambolesque du Termaji Tour, un carnet de voyage oral et spontané, humain, grinçant et drôle. Après avoir navigué un mois sur les côtes du Finistère et des Côtes d'Armor, sorte de résidence d’écriture nourrie des rencontres, enseignements, observations et réflexions sur les moeurs des autochtones, il livre son récit de voyage sur son habituel ton cynique et auto dérisoire. Un vrai régal qui tiendra le public en haleine durant près de deux heures ! Avec Tablantec, on sait toujours quand ça commence mais jamais quand ça finit…
Il 23h01, le clown maritime n’a plus de salive et laisse place aux cornemuses et aux bombardes des quatre sonneurs qui clôturent cette soirée riche en sons de tous acabits. Le silence et le clapotis des vagues reprennent leur territoire, chacun rentre chez soi, et avant de s’endormir, chacun peut se dire : « ça y est, le FAR a commencé ! ».
Texte : Carole Michel
Le compte rendu du spectacle de Ronan Tablantec
FAR Festival de théâtre de Rue en Bretagne | Contacts
Photos : Licence CC by-nc lefourneau.com (sauf mention contraire) | Textes : Licence CC by-nc-nd lefourneau.com