Curieux des nouvelles idées et formes artistiques, Yves Castel a rapidement été séduit par les arts de la rue. Cette rencontre remonte à cinq ans, lors du FAR de Morlaix. Depuis, il a assisté à de nombreux spectacles dans la région, appréciant la diversité de leurs thématiques. Il aime à « vibrer avec les funambules » et garde un souvenir amusé du P'tit Cirk programmé en mai dernier à Plouezoc'h. Le « Rendez-vous » donné à Morlaix par la compagnie No Tunes International a également « trouvé beaucoup d'écho chez [lui] », touchant aux thématique de la mort et du souvenir. Son intérêt esthétique s'est trouvé renforcé par les valeurs humaines déployées au cours des spectacles de rue et parmi leur public. Faisant référence au rituel de l'auto-applaudissement instauré par le Fourneau, il raconte : « on regarde le voisin de droite, de gauche, (...) on s'applaudit ». C'est également l'occasion de « parler à des gens qu'on ne connaît ni d'Adam ni d'Eve » ; il cite par exemple sa discussion avec le maire d'une des communes accueillant le Mai des arts. Les arts de la rue ou les barrières sociales mises à mal !

Profil de spectateur

Haute Qualité d'Echange

Yves Castel a par ailleurs participé aux « ateliers démocratiques » organisés par le Quartz. Ceux-ci sont basés sur un travail de partage et d'échange, où « l'éclairage de chacun valorise les autres membres du groupe ». Cette qualité de la relation humaine, primordiale pour mon interlocuteur, guide ses choix artistiques, personnels et professionnels. Il évoque à l'inverse son ancien emploi avec « les impératifs et les objectifs » relatifs au secteur économique. Profitant d'une période sabbatique, il cherche à s'ouvrir à d'autres univers « un peu inconnus » - et notamment les arts de la rue.

Reconversion professionnelle

Puisque Yves Castel est dans une situation de transition professionnelle, je lui propose de se mettre dans la peau d'un organisateur de spectacles. Quels espaces souhaiterait-il investir? La région regorge de « sites magnifiques » : Santec, Carantec, St Pol-de-Léon et notamment le site du Champs-de-la-rive. Mais son coup de coeur va sans conteste au Château du Taureau (http://www.chateaudutaureau.com), bâtisse fortifiée située sur un îlot rocheux dans la baie de Morlaix. Un lieu idéal pour faire voyager artistes et spectateurs. En bon gestionnaire, il ajoute qu'il faudrait tout de même tenir compte des coûts du transports et des impondérables de la marée!

Le Château du Taureau dessiné par Patrice Pellerin

La parole aux spectateurs

Parler de son rapport aux arts de la rue dépasse largement la seule dimension esthétique. Chacun y place des valeurs qui lui sont chères : gratuité, partage, convivialité... A la fin de notre rencontre, Yves Castel m'a quant à lui remerciée pour « cet échange ».

Note : La rénovation du Château du Taureau vient de s'achever et le site est désormais ouvert à la viste. Plus d'information sur www.chateaudutaureau.com. Un site internet est consacré à la BD « L'Epervier » de Patrice Pellerin : www.epervier.com.

Texte : Camille Poiraud / Photo : lefourneau.com