What country ? Intervention surprise de Dérézo à Morlaix, le 16 juin
Pendant tout un après-midi, les artistes de la compagnie Dérézo ont revêtu leur costume noir et rouge et arpenté les hauteurs de Morlaix. Ce « spectacle » était tout à fait inattendu : la population n'avait pas été prévenue. Quelques complices, personnel de la Scnf, instituteurs, commerçants et services techniques de la ville, ont néanmoins prêté leur concours afin que cet événement se déroule dans les meilleures conditions sans gâcher l'effet de surprise.
11h00 :Gare de Brest
Rendez-vous avec Serge Leroux, directeur commercial de la Scnf, chargé d'informer le personnel qu'un événement particulier va se dérouler dans l'enceinte de la gare. Les quatre Paper Men font leur entrée... Brandissant leurs perches en bambou, ils occupent bientôt le hall. Les voyageurs semblent à peine surpris et continuent de vaquer à leurs occupations.
Dans la file d'attente
11h25 : Quai de la gare
Les personnages découvrent les subtilités de l'ouverture des portes et s'installent confortablement à l'arrière de la voiture. Un contrôleur tout de bleu vêtu va à leur rencontre afin de connaître leur nationalité. De son plus bel accent, il demande : « what country? », « kendo? ». Au moment de partir, il glisse « Inch Allah ! »; « Inch Allah grand schtroumpf ! » lui répond l'un des Paper Men.
11h32 :Départ du TER
Mes deux voisines rient sous cape. Elle ont aperçu la contrôleuse qui se dirigeait vers nous, « elle va bien s'amuser quand elle va les voir! ». Nous n'avons pas forcément le même sens de l'humour car celle-ci se montre un peu agacée. Pendant le trajet, les voyageurs échangent quelques regards interrogatifs mais ne se risquent pas plus loin.
La curiosité de certains
passagers est éveillée...
12h10 :Gare de Morlaix
Les Paper Men débarquent sur le quai, sous l'oeil médusé des voyageurs et du personnel de la gare. Ces derniers veillent à ce que les perches ne touchent pas les caténers. Pour se faire comprendre, ils utilisent à leur tour des onomatopées : « ksss » (signifiant, en langage Sncf, 25 000 volts !). Nos « samouraïs » pénètrent dans le hall et se placent de part et d'autre des portes coulissantes pour vérifier les billets. Ils forment ainsi un premier barrage contre les éventuels fraudeurs !
En compagnie du chef de gare
12h20 : Buffet de la gare
Les Paper Men interpellent joyeusement la serveuse et prennent des photos des clients au Polaroïd. L'un d'entre-eux prend place sur la banquette entre deux personnes âgées. « Do you speak English ? » Décidément les Paper Men délient les langues étrangères !
Moment de convivialité au Buffet de la gare
" Do you speak English ? "
12h45 : Ecole Diwan Dans la cour, les tout-petits ne semblent pas trop effrayés par ces personnages costumés. Les plus grands déjeunent dans le réfectoire. Les Paper Men s'installent chacun au bout d'une table. Les enfants s'expriment tantôt en français, tantôt en breton ; la salle est bientôt envahie d'un brouhaha multilingue. Soudain le silence se fait. Les personnages enlèvent doucement leur masque et découvrent ainsi leur visage aux enfants.
Passé ce moment de surprise, la conversation reprend à bâtons rompus. Les Paper Men font de nombreuses photos qu'ils offrent aux enfants. Au fil des plats, on échange des mots de vocabulaire : par exemple, « nani bobo » signifie banane. Lorsque les enfants demandent aux Paper Men de situer leur pays sur une carte, ceux-ci désignent une toute petite île, perdue dans le bleu des océans.
Echange de bons mots
Les adieux aux Paper Men
13h45 : Ecole ND de Lourdes
Les enfants sont sagement alignés de chaque côté de la cour. Les Paper Men pénètrent dans l'espace et commencent à jouer. Etonnées, des petites filles se demandent dans quelle langue ils s'expriment. Là encore, c'est l'anglais qui fait la majorité. Mais tout à coup l'un des acteurs tombe et se blesse... « Est-ce qu'il s'est fait mal? ». Il semblerait que oui car l'intervention prend rapidement fin.
Dans la cour de l'école ND de Lourdes
14h30 :Traversée du viaduc
Après une pause dans un jardin surplombant Morlaix, les Paper Men s'engagent sur l'ancienne voie routière du viaduc, actuellement fermée au public. Vue imprenable sur la ville, côté mairie et côté port.
Interdit !
Les toits de Morlaix
Arches en enfilade
15h 00 :Récupération du papier à l'école Corentin Caër
C'est dans la cour de l'école que sont stockés les rouleaux de papier des Paper Men. Les élèves réservent un accueil très animé aux acteurs. Quand le papier est déroulé, ils manifestent leur soucis de la protection de l'environnement en s'exclamant : «Hé mais vous polluez !». Heureusement qu'il s'agit de papier recyclé ! Les petits, tout juste tirés de leur sieste, ont encore les yeux ensommeillés.
Jeux avec le papier
15h30 : Déroulage du papier
Moment de poésie... Les Paper Men déroulent le papier depuis le premier niveau du viaduc. Le vent joue avec ces bandes, les plaquant sur les arches ou les enroulant dans les airs.
Trois rubans jetés aux quatre vents
16h00 : Bar de l'Hôtel de la gare
Tous les clients sont au comptoir ; certains jouent aux dés. Les Paper Men désignent des boissons dans l'armoire réfrigérante et s'installent. Ils prennent quelques photos-souvenir en compagnie de la patronne. L'un des clients, bretonnant, assure comprendre tout ce qu'ils disent. Il paraît très content de cette « intrusion ». Preuve encore que la langue n'est pas un obstacle à la communication !
Des clients ordinaires
16h30 : Ecole Gambetta
A la sortie des classes, élèves et parents ont la surprise de découvrir de singuliers sculpteurs dans la cour. Après plusieurs figures très réussies, ces derniers repartent en direction de la gare. Ils rencontrent quelques autochtones en chemin. Certains enfants les suivent, tombés sous le charme de ces étrangers. What country? Qu'importe, le courant est passé!