Le Mai Des Arts à Saint Martin des Champs
A l’heure où j’écris ces lignes, Mila vient de voir le jour... Née en mai, au cœur du Mai des Arts arrive petite Mila, avec tambours sans trompette, maman Aude, papa Olivier de la CieTango Sumo. La pluie battante de ce samedi associée aux éclats de rire en « sous pape » générés par le curé de St Fulbert et sa chorale, auraient entraîné un dé-gars des eaux...mais c’est une fille : bienvenue à cette enfant bien née !
René Fily, maire de Saint Martin des Champs affiche sa satisfaction en présentant au moment des 3 coups pétants, la clé de sa ville à ajouter au trousseau des villes du MAR, porté par Annick POYET élue de Lannéanou, en présence de Yvon Hervé, Président de Morlaix Communauté, et Annie Loneux, vice présidente.
Belle cette clé, du fer forgé, mar plij, de celles qui ouvrent le champ des possibles « C’est une clé pour boucher les trous de la pluie qui tombe... » Chapeau ! Monsieur le Maire, pour votre bonhomie, votre optimisme, la chaleur et l’efficacité de cet accueil au centre culturel, toit des Arts de la rue pour cet après midi de fête !
Le mot de bienvenue est dit en breton, biskoaz kemend-all ! et les crieurs de La Cité des Augustes battent tambour au cœur du public venu nombreux en dépit des intempéries, mais pas dépités, car grâce à l’intelligente conception de l'Espace du Roudour, TOUS LES SPECTACLES POURRONT ETRE JOUES !
Le dicton du jour est énoncé par le curé de St Fulbert qui remercie le maire de « cet accueil en terre étrangère » :
« Si la clé s’envole, à St Martin des Champs tout fout l’camp »
La Cie Reverbère ouvre la première page : c’est un jongleur déjanté, équilibriste du baratin, capable de tout avec rien... choisi dans le public, un premier Georges sera sollicité comme accessoiriste, un deuxième le rejoindra pour participer à l’envol d’un diabolo comme télécommandé par télépathie, le public rit de bon cœur et se prête au rituel imposé pour le salut des performances.
« Si ça marche, c’est de la folie ! » et ça marche... Le diabolo « méthode sensuelle » a convaincu les spectateurs fascinés par le bagout et l’adresse nonchalante de ce jongleur en solo !
La Cie Schpouki Rolls enchaîne avec « Cercle », ou plutôt « Chas » dirais-je, au vu de ce fil qui passe et repasse dans ce cercle, raccommodant les trames des vies relâchées par l’usure et les solitudes :
« J’ai mis ces fils pour te rencontrer...
- Il y a quelqu’un au bout de ce fil ? »
- Je me sens seul et tout seul on n’est pas très nombreux... »
De fil en aiguille Gilles et Valérie tarabustent, piquent et picorent : le public est capté par leurs regards et leurs paroles font mouche :
« Tu le conjugues bien le verbe vivre ? »
Leurs portés acrobatiques dessinent, pleins et déliés, une écriture cursive où les majuscules s’élancent et ouvrent les phrasés... parmi les gens prendre souffle et réconciliation...
A charge pour chaque spectateur de faire le point.
Pendant ce temps, ça crêpe en continu sous l’auvent avec « l’Amicale des retraités », blé noir ou froment titillent les papilles... et, dans la salle Argoat, les « Danserien » démarrent une initiation aux danses bretonnes, et on enroule, 1,2,3 et on déroule 1,2,3 l’an-dro en cadence.
La Cie Banc Public a posé son décor pour « Café de la gare »: une table de bistrot, deux chaises, un portant. Le violoniste ouvre le spectacle, puis elle arrive, avec sa valise cabossée, toute seule, et elle danse sa solitude et son désir d’altérité. Un chapeau et un pardessus, sortis de son bagage, habillent le portant qui devient danseur élégant d’un tango troublant, mais cette rencontre galante n’est qu’une illusion... sur un quai de gare, on se croise, on se frôle, on attend, on s’attend puis on s’en va.
La Cie Alchimie, vient ensuite conquérir le public par sa fougue et la jeunesse de ses 14 danseurs, dans un spectacle de danse hip hop à donner le vertige et vous flanquer un torticolis par procuration... jeux de reflets, miroirs en oblique, dans des tenues colorées qui signent de traces arc en ciel leur envols et figures acrobatiques. Ce projet est accompagné par la MJC de Morlaix et la MPT de Pen ar Créach à Brest
La Cie Acidu fait son entrée en scène avec « Si tous les champs du monde ».
Menée par le curé de St Fulbert, la chorale va démontrer au public les vertus du plein air, de l’abnégation, et du dévouement à toutes les causes en général, et à celle de la sécheresse en particulier. Et là, ce qui se déverse dehors en pleins foudres de pluie nous convainc du bien fondé de leur démarche, les mots font des ricochets, les rires perlent, et à mes côtés, Félicie aussi, et c’est pas une gourde.
Et on se lâche dans un foutrement généreux partage de cette tranche de bien-être, et après ça, Mila est née.
Et pour terminer la soirée, le p’tit bal avec DJ Hervé Merrer.... de l’atelier GARAJO aux manettes, histoire de remettre une couche sur le tourbillon de bonheur qui a traversé le phalanstère de Saint Martin des Champs ce samedi 24 mai...
Françoise
Envoyée spéciale à St-Martin-des-Champs