Clap(s) de fin à Lanmeur
L’édition 2007 du Mai des Arts dans la Rue touche à sa fin et c’est Lanmeur qui accueille cette dernière étape en ce samedi 26 mai 2007. Pour finir en beauté, les plus de mille deux cent personnes présentes sont gâtées. En effet, toutes les créations proposées sont inédites ou presque. Quoi de mieux que des spectacles divers et variés ?
Vos cinq sens vont être sollicités au cours de cette journée : l'ouïe avec La Cité des Augustes, l'odorat et le toucher avec " l’Oignon de Trévignolles " de la compagnie A l'Envers, la vue pour apprécier le spectacle équestre de la compagnie Amarok et le goût pour les différentes restaurations proposées par les associations et bénévoles participant à cette étape. Et avec " le Pic de Hubbert " des Alama's Givrés, peut-être allez vous en découvrir un sixième insoupçonné ?
19h33 Les trois coups sont donnés devant la fontaine de la commune de 2100 habitants et, étant donné le caractère spécial de cette étape, une façon originale de l’inaugurer se devait d’être trouvée. Et pourquoi pas un défilé de tracteurs ? Jean-Luc Fichet, maire de Lanmeur, arrive donc dans la commune sur une des machines grâcieusement mise à sa disposition par " l’Association des Vieux Tracteurs du Trégor " et ajoute la clé de Lanmeur au trousseau déjà bien chargé du Mai des Arts amené de Saint-Thégonnec par Marc Madec, adjoint au maire. Il ouvre ainsi la voie à un défilé de ces engins d’une autre époque qui conduit le public sur le site principal, où ont lieu la plupart des spectacles. Parmi les conducteurs, on peut reconnaître les maires de Guimaëc, de Saint-Jean du Doigt ou encore du Ponthou.
20h02 La Cité des Augustes ouvre le bal des festivités avec sa toute dernière création : " La Mouche et autres nouvelles de l’antimonde ". La compagnie a choisi de ne jouer qu’une des nouvelles prévues : " Temps Mort ", un texte de l’auteur de science-fiction Georges Langelaan. Entourés d’un décor futuriste appelant les spectateurs à se rassembler, les deux comédiens du spectacle sont prêts à entrer en scène : un volontaire a été désigné pour participer à une expérience. Malheureusement, celle-ci ne se déroule pas comme prévu. Le public, intrigué par ce texte, est resté jusqu’au dernier moment pour découvrir le fin mot de l’histoire. Mais, nous ne pouvons pas nous permettre d’en dire plus de crainte d’enlever tout suspens aux prochaines représentations.
Pendant ce temps, la compagnie A l’Envers prend place au bourg. Les figures de Trévignolles-sur-Vaillante, madame Grollier et les frères Chalut, Serge et Richard, font une halte à Lanmeur afin de présenter ce bel et grand légume qu'est... l'Oignon de Trévignolles. Tour à tour héros de chansons, d’hymnes et de danses traditionnelles tel que " la bourrée de l’oignon " afin de " faire connaître son patrimoine et sa culture ", le légume est la vraie star du spectacle. Richard Chalut, membre comme les deux autres de l’association dédiée à la défense de l’oignon de Trévignolles, veut étendre le marché de vente de l’oignon à l’international car " non seulement l'Europe est un espoir pour Trévignolles, mais l'oignon de Trévignolles est un espoir pour l'Europe ".
On découvre également l’histoire du condiment à travers les âges, de l’homme de " Cro-Moignon " à la seconde guerre mondiale. Pourtant, au moment de la distribution d’oignons et de soupe, les idées mercantiles de Richard refont surface au grand dam de son frère. Après une énième bagarre, qui voit la chute du récipient contenant la soupe à l’oignon, les trois zigotos se rabibochent et tentent d’oublier cette fin tragique au profit de l’amour qu’ils portent à l’oignon. L’oignon de Trévignolles, un spectacle haut en dérision et en situations comiques. Alors " en avant, en avant, en avant l’oignon !"
Une semaine après Saint-Thégonnec, les Alama's Givrés proposent de nouveau leur nouvelle création " Le Pic de Hubbert " sur le site principal. Entre véhicules loufoques et vulgarisation scientifique, la famille Baratin nous propose une fable burlesque sur la déterioration de notre terre et encore une fois, le public s'amuse à (re)découvrir cette création décalée mais fortement instructive.
Le Mai des Arts se termine par " Equ’art " signé de la compagnie Amarok. Mais cette fois-ci, les artistes laissent place aux chevaux, principaux "acteurs" de la création. Dressage, acrobatie, le cheval est au centre du spectacle qui lui donne une dimension de noblesse et de grâce, notamment appuyée par les interventions des artistes. Une piste entourée de feu, l’obscurité, une musique tribale, tous ces éléments rassemblés confèrent à la représentation une atmosphère quasi-mystique.
Voilà, c’est fini. La première édition de la nouvelle tournée du Mai des Arts dans la Rue est déjà achevée. Des nouvelles créations plaisantes, originales, et diverses, un public conquis : bref, une année d’un très bon cru. Des spectateurs aux bénévoles, en passant par les oganisateurs et les associations, tout le monde attend déjà la prochaine édition. Allez, plus que 11 mois !
Texte : Mathieu Nihouarn
Photos : lefourneau.com