Saint-Thégonnec à l’heure du Mai des Arts 2007
C’est à Saint-Thégonnec que revient l’honneur d’accueillir cette troisième et avant-dernière étape du Mai des Arts 2007 en ce samedi 19 mai. Et pour la première fois lors de cette septième édition, la grisaille laisse place à un ciel dégagé pour le plus grand bonheur des organisateurs, des bénévoles mais aussi du public venu en masse.
19h33 Après avoir écouté quelques notes du concert de guitare des Poëles à Gratter, le public s’amasse dans la rue principale de la commune de 2000 habitants afin d’assister au lancement de cette étape. Les randonneurs du samedi partis trois-quarts d’heure plus tôt arrivent juste à temps pour le rendez-vous.
Le maire-adjoint de Plougonven, attendu pour la remise du trousseau des clés du Mai des Arts, arrive pile à l’heure en voiture à pédales à une vitesse ahurissante. La clé de la commune peut être alors ajoutée au trousseau par Yvon Abiven, maire de la commune. Prêcheur de l’impossible, vulgarisation scientifique, véhicules du futur, danse et sculptures déambulatoires, il y en a pour tous les goûts en ce début de week-end.
19h42 Plus aucune place assise, un musicien tout de noir vêtu, un énorme son de guitare " hard-rock métal ": La Cie Le Nom du Titre, Saint-Thégonnec et son église sont prêts à rentrer dans l’Histoire. En effet, Jean-Claude Fischer va tenter de soulever l’édifice avec l’aide de la Foirce, " un mélange de foi et de force " et des encouragements du public. Accompagné de Slide Bwain et de Bahasmati, dévoué serviteur et artificier, le prêcheur de l’impossible veut prouver qu’aujourd’hui, c’est notre " Golden Day à tous"! Le public écoute religieusement les différents discours de Jean-Claude qui passent d’une description des individus, où les optimistes doivent prendre le pas sur les pessimistes, " des poulets pondeurs de batterie d’élevage ", à sa rencontre avec Slide Bwain, un fainéant à qui il a donné ses mains pour qu’il joue de la guitare.
Devant l’impatience du public, il se livre finalement à son incroyable pari, non sans avoir tout d’abord choisi un spectateur pour vérifier les différents défauts de l’édifice par souci de jurisprudence car " une église ne se soulève pas n’importe comment ". Les spectateurs doivent aussi remplir " le Réceptacle de la Sérénité ". Qu’ils ne s’inquiètent pas, ceux-ci seront intégralement remboursés en cas d’échec. La première tentative échoue. Passablement énervé et vexé, Jean-Claude va se démener sur sa deuxième tentative, tout en demandant l’aide des spectateurs. Et le miracle a lieu ! L’église a bougé de deux centimètres : Jean-Claude est submergé par l’émotion. Il manque 198 centimètres, mais le trio est applaudi à tout rompre devant cette majestueuse expérience.
A la fin de cet événement unique en Bretagne, la déambulation de la nouvelle création de Légendes de Métal : " Agnus Horribilis " amène le public à descendre la rue principale tout en admirant ces sculptures de métal d’un autre monde. Deux moutons ouvrent la route à un gigantesque agneau métallique, qui ne semble pas pouvoir devenir l’ami des plus jeunes. Cette déambulation se termine sur la grand-place où l’on peut admirer de plus près les oeuvres de Marc Morvan.
21h03 Après cette escapade dans les rues de la commune, environ sept cent spectateurs prennent place autour d’une piste afin qu’ils puissent profiter pleinement de la nouvelle création de la compagnie des Alama’s Givrés : "Le Pic De Hubbert". La famille Baratin est de retour avec son manège d’aventure et va " tenter de sauver l’humanité ". le dernier litre de pétrole a été dérobé, alors comment vivre sans ce précieux élément ? C’est à cette question que la famille va tenter de répondre. Vulgarisation scientifique burlesque, une troupe de soldats légèrement incompétents aux prises avec les criminels, présentation de véhicules plus incroyables et futuristes les uns que les autres, la compagnie propose un spectacle qui part dans tous les sens, toujours avec beaucoup d’humour car " pour aller de l’avant, il faut savoir prendre du recul ", mais qui reste malgré tout instructif sur la problématique des énergies et des transports et sur l’état de notre bonne vieille planète.
La nuit est tombée, ce qui confère une atmosphère intimiste idéale pour apprécier pleinement Les Caprices de Divas avec " soi(e) ", une création de 2006 : une membre de la compagnie Vendaval (que vous avez pu voir évoluer avec Tango Sumo) évolue seule sur scène, accompagnée en musique. Un spectacle dénuée de paroles mais dont l’émotion passe par la performance de l’artiste, tour à tour danseuse et acrobate sur un fil.
Saint-Thégonnec dit au revoir au Mai des Arts mais les très nombreux spectateurs ont pu apprécier l’originalité et la diversité des spectacles en ce samedi 19 mai. Gageons qu’ils seront encore plus nombreux à Lanmeur, Samedi 26 mai, pour la clôture de l’édition 2007 du Mai des Arts dans la Rue, à partir de 19h33.
Texte : Mathieu Nihouarn
Photos : lefourneau.com