"L'ordre est de retour" proclament les trois juges du Tribunal du Grand Ordre et de la Céleste Immobilité. Dans la cour de l'école Gambetta, ces représentants de la saine société, garants des bonnes mœurs, se sont mis en tête de remettre les déviants sur le droit chemin. Comment ? En testant en six lieux leur capacité à résister à la tentation des six péchés capitaux de l'Apocalypse. Six ?

Divisé en plusieurs petits groupes, le public est conduit par un juge vers un lieu de péché, personnifié par un comédien et une machine interactive. Résistera-t-il à ces tentations ou succombera-t-il au péché d'avarice, de gourmandise, d'orgueil, de colère, de luxure, de paresse...

Enfermés dans leurs vices pour l'éternité, les représentants des péchés ont pour mission de trouver dans le public des remplaçants, des spectateurs qui arriveront à défier les machines à péchés et prouver leur amour de l'argent, du sexe ou des pâtisseries caloriques.

Lors d'une scène finale en forme de cérémonie rituelle, les spectateurs qui auront montré leur penchant déviant lors des épreuves des machines ont défendu leur capacité à remplacer les pécheurs. Mais c'est aux juges que revient la décision finale, à moins que les juges eux-mêmes ne soient pas aussi vertueux qu'ils ne le prétendent...

Avant la toute fin du spectacle, un mystère persiste. Quel péché manque à l'appel ? Le septième péché, celui qui domine tous les autres... Vous avez trouvé ?

Délience dite du bien mal péché est un spectacle étonnant et drôle, basé sur des concepts religieux de bien et de mal qui garde une résonance très actuelle au regard des propos parfois réactionnaires de nos chers hommes politiques. Cependant, le spectacle n'est jamais moralisateur et laisse transparaître un propos engagé, tout en finesse et en images.

Texte : Aurélien Marteaux
Photos : lefourneau.com