FAR : deuxième fournée
Générik Vapeur
Mardi 2 et mercredi 3 août, pas moins de 12 compagnies venues de la France entière (et même de Belgique) se sont retrouvées à Morlaix. Dans les rues et places de la ville, il y a eu des rires, des interrogations, des cris de joie, des yeux écarquillés et des corps qui s’agitent. Deux jours de fête et de découvertes artistiques qui ont attiré un grand nombre de spectateurs. Mardi, les trois coups de canon annonçant le début des festivités ont été tirés sur les hauteurs de la ville, dans la cité des Marronniers. Dominique Lemaître (les Chercheurs d'Air) et son délicat Ramdam ont attiré les morlaisiens dans un quartier excentré. Un solo au féminin auquel personne ne reste insensible. Dans le centre ville, place des Jacobins, les spectateurs pouvaient déguster avec plaisir le spectacle énergique de la Compagnie du Deuxième A double Tour, ou l’histoire croisée de deux couples qui s’aiment, puis se déchirent. Un peu plus loin, l’événement de cette deuxième semaine du FAR, Théâtre d'1 rue, avait lieu dans la rue de Brest, où la compagnie marseillaise Générik Vapeur a secoué les âmes dans une déambulation aux images irréelles et aux propos engagés. De compagnie marseillaise, il y en avait aussi mercredi soir avec le collectif de danseurs Ex Nihilo. 10 ans d’existence et d’intervention chorégraphique dans l’espace public pour cette compagnie qui, avec Calle Obrapia #4, porte avec succès la danse contemporaine vers un public non-initié.
Vers 20h20, les spectateurs se retrouvaient devant un choix difficile. Trois propositions s'offraient à eux. Sur le parvis St Matthieu, ils pouvaient admirer les jongleries d’Axel, ou bien se laisser porter par le rythme de la fanfare Contreband, ou encore lutter contre la morosité et la tristesse avec les joyeux personnages de Mme Bobage. La Calma Les mordus des Arts de la rue à Morlaix et sa région n’ont évidemment pas manqué de revoir ou de conseiller le spectacle de La Calma On est peu de chose... (quand on y pense). Après le Mai des arts dans la Rue et en attendant les Couchers de soleil de l’Enclos à Lampaul Guimiliau, la compagnie parisienne a conquis à nouveau le public breton avec son trio burlesque. A Lampaul Guimiliau, il y aura aussi les belges de Wazovol, présents ce mercredi à Morlaix. Leur spectacle Dure, la vie, Dure met en scène et dans les airs la triste histoire d’un couple de mariés. Wazovol Sur la même place, la compagnie Opéra Pagaï fêtait sa 200e des Mélomaniaques, concert déjanté mais surtout tribune d'expression des névroses de chacun.
Cie Une de Plus En contrebas, la cour du musée des Jacobins aura été durant ces deux jours un lieu protecteur pour deux jeunes compagnies. La première, Les Bains Douches, a dévoilé le secret de l’héritage familial des frères et sœurs Garret. A défaut d’organiser le bal initialement prévu, cette famille a séduit le public grâce à ses facétieux personnages. La deuxième, la compagnie de passage Une de plus, a été adoptée par le public morlaisien. D’une seule représentation initialement prévue le premier mercredi du FAR, la jeune compagnie a présenté finalement à quatre reprises son magique « Trois », un spectacle de marionnettes jouées par des acteurs. Mercredi soir marquait la dernière de ce spectacle à Morlaix et c’est avec une grande émotion que les comédiens n'ont pas manqué de remercier le festival et les spectateurs de leur accueil. Et nous public, on ne pouvait s’empêcher de murmurer au fond de nous : une de plus, une de plus !
Texte : Aurélien Marteaux
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