6 ans après, le Mai des Arts revient à Henvic
En ce jour chômé, c'est en train que les Arts de la Rue quittent Morlaix, accompagnés de la chorale Mélodisssimo et d’une équipe d’élus jouant les contrôleurs, vêtus de casquettes en fourrure rouge réglementaires.
15h19, départ du train spécial Mai des Arts, destination Henvic. Mais avec une pareille équipe il était difficile que le voyage ne se passe pas sans quelques péripéties... Après un arrêt imprévu en « gare » de Taulé-Henvic, le train repart et arrive à bon port à Henvic où il est attendu de pied ferme par le comité d’accueil local.
Cette édition 2009, placée sous le signe de la marche à pied, débute par un défilé en musique de la gare au bourg d’Henvic. Sur sa route, le cortège fait une halte chez Germaine, pour un joli cadeau musical. Après une marche sous le soleil breton, les chanteurs et marcheurs se désaltérent avant l'entrée dans le bourg. Pendant ce temps, La Calma, qui teste un nouveau travail dans le cadre de sa résidence à Henvic, déambule dans les rues accompagnée par Soizic, l'âne prêté par un habitant.
16h16. Les 3 coups retentissent et Yvon Hervé, président de la Morlaix Communauté, transmet le trousseau de clés, qui ne cesse de s’alourdir, à Annick Corre-Gilet, maire d’Henvic, et lance la 9ème édition du Mai des Arts.
Quelques mètres plus loin, c’est La Crieuse qui entame les festivités en accueillant la foule de badaux sur sa pelouse. La Crieuse, c’est avant tout une voix que l’on se plait à écouter et nous conter l’histoire de Gondebaud, qui à la suite d'une série de péripéties passera de chevalier du roi guillaume, à berger en Espagne. Mais « à cœur vaillant rien d’impossible », et Gondebaud, ce chevalier lamentable, sait relever des défis, et le public enthousiaste se laisse emporter par cette farce médiévale menée tambour battant, entre chants et mimes avec un humour et une énergie communicatifs.
Les spectacles se poursuivent avec La Calma, dans le jardin du presbytère, un cadre idéal pour ce rendez vous poétique et musical. Autour d’un thé, la vieille femme semblant venir d’un autre temps invite le public à voyager à travers son histoire, une histoire d'exil, d'espérances.
Au même moment, derrière l’église, c’est la délirante Compagnie n° 8 qui a conquis le public par son show décalé et déchainé. Un spectacle sans paroles ou presque mais non sans rires. Les 3 comédiens de la compagnie, dans la peau de jeunes cadres dynamiques, tournent en dérision une profession bien connue. Entre danse, chant, hystérie, disputes et quiproquos, les cadres, stressés et tendus, craquent pour notre plus grand bonheur ! Et quand ils se ressaisissent, c'est pour mieux nous demander : « donnez nous votre argent », et les comédiens acceptent tout, du chèque aux dents en or. La compagnie n°8, c'est une véritable tornade, un spectacle complètement déjanté... Vous ne verrez plus votre banquier du même œil...
Puis c’est D’Irque et sa complice Fien qui ponctuent dans la bonne humeur cette journée de convivialité, avec « Oh suivant ! » un duo acrobatique et musical de 60 minutes, teinté d’humour et de surprises. Un numéro clownesque où tout est occasion à jouer, faire rire, jongler et où le public est sans cesse invité à participer. Les deux compères, à l'aise dans leurs chaussons autant que dans leur numéro, nous ont fait une belle démonstration de leurs talents.
Texte : Lucie Corouge