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Interview de Pierre Berthelot - Marché de Locquirec
On pensait en avoir fini pour cette année avec les élections. Mais non ! A l'étage de l'hôtel, des élus potentiels saluent la foule présente. Parmi eux, Jean Croche, Elise Emoi, Mario Conde ou encore Bérengère Aït-Derbouz. Un fourgon blindé apparaît sur la place des otages et soudainement explose : des milliers de billets de banque à l'effigie des 8 candidats à cette élection s'envolent dans le ciel. C'est l'occasion pour eux de se lancer dans une déambulation pas comme les autres où tous essayent de vous attirer à eux par leur discours.
Une sécurité essentielle pour le pays pour Paul Flasche, un Mario Conde qui s'attire les faveurs du public par son sourire éclatant et son « Vous d'abord, moi devant », chacun a son programme défini. Par contre, tous semblent unanimes : « je suis le meilleur, votez pour moi ».
Après de nombreux arrêts, et une démonstration de leur endurance avec notamment un discours effectué au pas de course sur un tapis roulant, les chiffres commencent à parler. Et malheureusement, pour Paul Flasche et Jean Croche, ceux-ci ne cessent de baisser et ils doivent se retirer. La propagande visuelle a-t-elle marché ? Y-a-t-il un vainqueur ? On en doute car chaque homme politique disparaît à tour de rôle dans un cube qui explosera, percuté par un avion, une réminiscence d'une des dates les plus sombres de notre époque, symbole de l'impuissance des élus mondiaux à empêcher une telle catastrophe.
Il n'y a donc pas d'époque pour la parodie : démagogie, promesses, langue de bois, chacun y va de son amour, feint ou non, pour le peuple et promet qu'il sera leur guide.
Mais « En Campagne », c'est aussi une critique par la dérision du besoin de reconnaissance médiatique pour arriver au plus haut : « La science du pouvoir, c'est la médiatrie ». Avec le cube comme objet symbolique et récurrent, les politiques deviennent des esclaves lorsqu'ils poussent leur propre urne à un rythme régulier. « Le sondage permet de rouler le citoyen dans la farine », une critique envers l'image des candidats, à mille lieux sûrement de leur vraie personnalité. Et lorsque les écrans diffusent des images de crimes, d'éxécutions, de dictateurs tristement célèbres et de désolation, on réfléchit sur la portée de ces possibles élus prêts à tout pour atteindre le pouvoir.
« En Campagne », une création ironique sur ce monde politique qui semble perdre de sa valeur mais aussi une piste pour se battre et faire basculer la politique vers une dimension plus abordable, plus proche du peuple, en un mot, humaine.
Texte : Mathieu Nihouarn
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