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Rassemblé en nombre sur la place des otages, le public patiente
sagement en attendant le début du spectacle. Lorsque
soudain surgit un carrousel déjanté et télécommandé qui
diffuse à fond les manettes un morceau de Jimi Hendrix. Rien
de tel pour faire connaissance avec la famille Baratin, "unie
comme les cinq doigts de la main", avant que ces membres ne se
transforment pour nous présenter leur nouvelle création. |
Du
roman de Cervantès dont ils se sont librement inspiré,
les Alama's Givrés n'ont gardé que la substantifique
moelle pour construire une trame qui leur sert ensuite à affirmer
voire à réinventer
l'univers singulier et résolument barock'n'roll qui les caractérise.
Autour d'un dispositif ingénieux, ils distillent un humour grinçant
et décalé, truffé de références
et de calembours (un peu trop !) pour nourrir l'histoire d'un
Don Quichoutte bien décidé à trouver sa dulcinée
et à combattre
un méchant Baron qui fait disparaître les emplois et les
lits d'hôpitaux.
Il y a bien quelques flottements parfois
dans cette aventure réjouissante, liés en partie à des
problèmes techniques, mais l'énergie mise en jeu par
les acteurs emporte tout sur son passage. Elle galvanise la foule qui
gonfle
pour suivre les héros sur le champ de bataille en clamant "Baron,
le monde ne tourne pas rond". Mais par un ultime pied de nez,
les Alama's retournent la situation et nous laissent le soin de finir
cette
lutte qui -avant tout- nous appartient. |
Textes : Jérôme Thiébaut
Photos : lefourneau.com
Sons : Pierre Yves, Eileen
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